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16 octobre 2022

Patrick Le Hyaric - La lettre de Patrick Le Hyaric - 15 oct. 2022 08:30 (il y a 16 heures )

La lettre de Patrick Le Hyaric

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Patrick Le Hyaric <lettre@patrick-le-hyaric.fr> Se désabonner
15 oct. 2022 08:30 (il y a 16 heures)
 
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La Lettre du 15 octobre 2022
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Bonjour à chacune et chacun,
 
Les événements s’enchainent, s’entremêlent en apparence sans cohérence. Pourtant ce sont les plaques tectoniques du monde capitaliste qui remuent, fracturent, bouleversent bien des choses, bien des éléments, bien des vies. De la guerre, aux populations pakistanaises inondées depuis 40 jours, celles de Cuba et de Floride touchées par l’ouragan Ian, les informations nouvelles de WWF sur le recul de la biodiversité et des animaux, le mécontentement et les luttes sociales qui progressent avec une grande journée d’actions mardi prochain. L’engagement courageux des femmes iraniennes qui se transforment en révolution populaire… Il faudrait y ajouter la situation du Royaume-Uni qui s’enfonce dans une sérieuse crise et évidemment des prévisions de récession mondiale qui prennent de l’ampleur. On peut ainsi aligner de nombreux éléments qui montrent les impasses que produit le système. Ils appellent à la vigilance, à l’action, aux débats et propositions alternatives.

Je reviens cette semaine sur la poursuite de la guerre et l’urgence d’un cessez-le-feu, sur le développement des mouvements sociaux de lutte qui peuvent prendre de l’ampleur, et qui portent sur un enjeu de fond déjà souvent traité ici « la rémunération du travail » et un projet nouveau de développement industriel et agricole... Au-delà c’est le système capitaliste prédateur qui est mis en cause. Et du macronisme jusqu’à l’extrême droite ces forces politiques font la démonstration qu’ils volent ensemble au secours des puissants. Je reviens aussi sur les propositions du gouvernement et de l’Union européenne qui font beaucoup de publicité sur le mot « sobriété » pour ne pas changer les fondements du capitalisme et faire accepter l’austérité pour les familles populaires.
Autant de questions, autant d’enjeux qui appelle à faire de la politique et à déployer une politique communiste.

Pendant que malheureusement grondent les canons contre les populations ukrainiennes, que les missiles et drones russes tuent et détruisent en rafales des équipements de première nécessité, des États, des citoyens cherchent les voies d’un cessez-le-feu. Il conviendrait de les conforter en faisant entendre la voix des peuples. Ce fut le cas avec la conférence internationale pour la paix organisée par la fédération de Seine-Saint-Denis du Parti communiste, à Montreuil que le maire de la ville, notre ami Patrice Bessac est venu lancer. Durant plus de quatre heures, nous avons pu entendre des analyses, des réflexions, des propositions pour la paix et la sécurité humaine.
 
Cette conférence a réussi à lier les grands enjeux posés par les guerres et la nécessité de la paix partout, celles des modifications climatiques et des choix nouveaux à mettre en œuvre, celles des migrations et de la construction d’un monde solidaire, celles des solidarités avec Haïti et tous les peuples africains, avec les femmes afghanes et iraniennes, les questions sociales et écologiques que soulève l’organisation de la coupe du monde de football au Qatar… Les invités se sont souvent référés à la Charte des Nations Unies comme outil de combat pour obtenir que chaque passager de notre planète puisse vivre en sécurité. Une sécurité de vie globale. Initiative bienvenue au moment où nous sommes entrés dans une dangereuse escalade guerrière, si on n’y met pas un coup d’arrêt, la guerre se transformera peu à peu en un conflit dangereux entre la Russie et l’OTAN.
 
On assiste à un déchainement de terreur contre les populations, alors que l’armée ukrainienne a marqué quelques avancées y compris dans une partie des régions annexées. Aux tapis de bombes russes répond la demande du président ukrainien de plus d’engagements de l’OTAN et une pression sur la France et l’Allemagne qui si on n’y prend garde seront pris en tenaille entre les Américains et leur volonté et besoins de défendre leurs industries et leurs emplois. Ce sont les peuples partout qui commencent à payer les frais de cette absurde guerre poutinienne. En effet, en faisant monter les prix de l’énergie par les actes de guerre et la spéculation, l’industrie allemande, française, italienne risquent de beaucoup souffrir. Déjà en Allemagne on observe une baisse des productions et ici des entreprises ne peuvent payer l’énergie pour produire. Les Américains jouent cette carte. On trouve d’ailleurs ici de belles âmes et des journaux inféodés au grand capital pour proposer de délocaliser des usines aux USA et au Canada. La destruction des gazoducs Nord-Stream avait cette fonction. Le démembrement d’installations électriques en Ukraine aura aussi des conséquences sur l’approvisionnement en électricité de l’Europe.
 
La guerre devient donc toujours plus « hybride » et touche l’ensemble des populations de la planète. Une autre guerre dont on parle peu dans la région fait aussi des morts et des dégâts : celle que livre bestialement l’Azerbaïdjan à l’Arménie. Après avoir fait des accords avec la dictature d’Azerbaïdjan, pour obtenir de ce pays du gaz et du pétrole, l’Union européenne se tait. Où êtes-vous, Madame la Présidente de la Commission européenne, Mme Von Der Leyen ? Deux poids, deux mesures : les affaires priment !
 
La tournure de la guerre contre l’Ukraine prend d’inquiétantes proportions. Les inquiétudes sont parfois contrebalancées par des appels au cessez-le-feu et à la négociation. Personne n’a intérêt à suivre l’ancien président de la Russie M. Médvedev, qui pousse à l’utilisation de l’arme nucléaire et au « démantèlement total du régime politique de l’Ukraine ». Malheureusement ces forces ultranationalistes poussent en Russie et dans d’autres pays au pire. La nomination d’un nouveau commandant général des forces armées russes, celui qui a organisé la politique de la terre brûlée en Syrie, le même qui a participé au coup d’État contre M. Gorbatchev n’est pas une bonne nouvelle, pas plus que la mise en avant du sinistre Kadyrov. Le bras des faucons au sein de l’OTAN comme en Russie doit être stoppé par des offres de discussions accompagnant un cessez-le-feu. Nous avons à créer les conditions pour que l’humanité ne soit pas précipitée vers ces cataclysmes. En ce sens la conférence pour la Paix de Montreuil a montré un chemin comme les initiatives pour la paix portées par le mouvement de la paix et d’autres associations et organisations.
 
 
Mon livre « les raisons de la guerre en Ukraine, Pour une sécurité humaine globale » en pleine actualité pour comprendre les racines de cette guerre, le monde tel qu’il évolue sous l’effet du capitalisme mondialisé et financiarisé. Et, il ouvre une série de pistes de discussions sur les moyens de gagner la paix et pour que chaque être humain et l’ensemble du vivant se développent en toute sécurité sur tous les espaces de la planète. Il est en vente chez votre marchand de journaux, votre librairie et en commande sur la boutique de l'Humanité.
 
 
Sobriété ou post-capitalisme ?

Sur fond de guerre en Europe, qui aggrave encore la catastrophe climatique en cours, le gouvernement français et les institutions européennes ont lancé, à grand renfort de communication publicitaire, une campagne pour « la sobriété ».

Il faut réduire la consommation d’énergie de 40% d’ici 2050, nous dit-on. Ainsi, on pourrait se retrouver dans cette curieuse situation où certes on produira et on consommera moins d’énergie, mais où les factures continueront d’augmenter, avec des hausses des prix dans un marché de concurrence « libre et non faussée ».

Personne en haut lieu ne dénonce cette arnaque ! On comprend pourquoi. Ce serait remettre en cause le système économique et politique qui sous-tend ce paradoxe : le capitalisme financiarisé et mondialisé.

Ce système qui permet aux plus fortunés de s’engraisser tout en continuant à gaspiller, consommer et polluer sans limites.

Rien n’est envisagé pour les contraindre à des efforts pendant qu’on exige des familles populaires d’éteindre les lumières, de prendre moins de douches, de faire moins de lessives, de porter des « cols roulés » !

En vérité, la diminution du pouvoir d’achat de leurs salaires, des pensions de retraite, des allocations et les fulgurantes hausses des prix de l’énergie ne leur laissent que peu de choix. Croit-on en effet que dans les foyers déjà contraints à des privations, on ne fait pas déjà très attention quand on n’arrive pas à finir le mois et que les radiateurs sont allumés le plus tard possible dans l’hiver depuis de nombreuses années.

Allons donc ! On ne peut parler de sobriété sans évoquer celle qui force à réduire la quantité de viande et de fruits proposée aux enfants et conduira à offrir moins de jouets à Noël.

Il faut bien également dénoncer, avec les gaspillages des plus fortunés, qu’engendre le mode de production capitaliste, poussant le consumérisme et son lot d’obsolescence programmée.

Autant de sujets tabous des fondés de pouvoir du système. Ainsi le président de la République et ses ministres répètent à l’envi que la sobriété « ça veut juste dire, gagner en efficacité en traquant à chaque instant les coûts cachés … ce qu’on peut faire pour produire encore davantage, mais en dépensant moins ».

Cela veut-il dire que parmi les coûts à chasser, il y a la rémunération du travail nécessaire à produire le « capital mort », c’est-à-dire les machines et les infrastructures ? Cela vise- t-il à conforter ces chuchotements qui montent ces derniers jours des milieux d’affaires pour délocaliser des productions aux États-Unis et au Canada, là où le prix de l’énergie est moins élevé qu’en Europe ? Comme toujours la guerre sert au capitalisme pour se reconfigurer dans le cadre de ses lois sans merci de la « concurrence ».

Pourtant le pouvoir français, comme les institutions européennes, ne font rien pour dégonfler ici les prix de l’électricité en maintenant cette absurdité du marché européen de l’énergie qui fait dépendre les prix de l’électricité de ceux du gaz. Il y a donc bien urgence à sortir de ce marché unique comme le fait le gouvernement espagnol.

Au-delà, c’est le mode de production capitaliste qui est fortement questionné, avec les systèmes de distribution, d’échanges et de consommation. L’augmentation de la richesse produite, telle que mesurée selon l’indice du produit intérieur brut (PIB) ne dit rien du bien être humain, du creusement des inégalités, de la pauvreté qui touchent de plus en plus de familles, de la nature des productions et de leurs effets sur le travail, l’environnement et le climat.

Ce sacro-saint « PIB » soutient bien souvent la cotation des grandes sociétés en bourse et donc la rémunération des actionnaires alors que progresse l’utilisation des énergies carbonées.

La guerre sert aujourd’hui de prétexte pour ouvrir des centrales à charbon et importer du gaz de schiste nord-américain. Or, la situation actuelle devrait plutôt conduire à penser autrement avec la création d’indices de justice sociale et environnementale et à faire contribuer les plus fortunés, les profits et les surprofits, l’effort national pour développer de nouveaux services publics démocratisés. Une fiscalité progressive et un système nouveau de crédit sélectif en seraient l’un des moyens.

Les immenses sommes d’argent qui seraient ainsi collectées, ajoutées aux fonds européens, devraient être orientées vers un grand plan de rénovation thermique des bâtiments, la relance du transport ferroviaire de passagers et de marchandises, la réouverture des petites lignes, le développement du tramway.

Les associations de solidarité disposeraient de moyens supplémentaires pour aider les plus démunis. Les collectivités locales seraient mieux armées pour assurer tous les services publics, pour faire en sorte que tous les enfants dans les cantines scolaires mangent à leur faim comme les étudiants. On est loin ici de la thèse du « col roulé » ou de la « doudoune » aussi insupportable sur le plan moral qu’inacceptable sur le plan social et sanitaire, tout en étant inefficace pour l’environnement et le climat.

Mais puisque le débat est ainsi lancé pourquoi ne pas s’y engouffrer pour le subvertir en poussant à discuter d’abord des besoins humains et environnementaux, du bien-être, des moyens du développement de chacune et de chacun, de la préservation de la biodiversité et du climat. Cela obligerait à réfléchir et à agir ensemble sur le sens du travail et sa rémunération, la nature et l’utilité des productions jusqu’à mettre en débat la question de la propriété et du développement des services publics, des efforts de recherche pour une métamorphose industrielle et agricole.
Bref, un processus démocratique de dépassement de l’ordre existant.
 
 
 
« Le despotisme d’usine » 

« Despotisme d’usine ». Voilà comment Karl Marx qualifie la manière dont les forces capitalistes traitent les ouvriers. Nous en avons aujourd’hui un nouvel exemple devant nous.
Les salariés des multinationales Total et Exxon Mobil réclament à juste titre des augmentations de leurs rémunérations à hauteur de l’inflation prévisible. Aussitôt, une cohorte de laquais et de perroquets, qui pour la plupart n’ont guère de soucis de fin de mois et font tout pour empêcher un prélèvement supplémentaire sur les « superprofits », appellent à l’ordre et colportent des mensonges sur de prétendus niveaux de rémunérations que les travailleurs de Total ne touchent évidemment pas.

Selon les coefficients et la qualification, les salaires bruts fluctuent dans l’entreprise du SMIC à 2995,92 €. À cette somme, il faut ajouter des primes pour les salariés qui travaillent en 3/8, week-end end compris, dans des conditions sanitaires difficiles.

Rappelons que les primes ne sont pas prises en compte dans « le salaire continué » au moment de la retraite. Ceux qui poussent des cris d’orfraie et crachent des mensonges, bien au chaud dans des studios de télévision climatisés et au sein de l’union des ministres et parlementaires qui siègent des bancs du parti macroniste jusqu’à l’extrême droite, ne savent évidemment pas de quoi ils parlent.

Surtout, ils veulent à tout prix cacher les faits incontestables qui disent tout du système qu’ils défendent. Total a réalisé un profit de 18 milliards d’euros au premier semestre et vient de verser 2,5 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. Comment ? Par le génie du PDG ? Évidemment pas ! Il s’agit d’une rente.

L’argent leur ruisselle dessus tel un torrent sous le double effet de la spéculation et de la guerre en Ukraine.
Cet argent résultant du travail et soutiré depuis des mois des poches des automobilistes, avec la complicité de l’État qui en prélève sa part.

Ce système, sa loi d’airain, commande de refuser aux salariés une augmentation de 10% tandis que leur PDG reçoit pour seule rémunération (sans compter jetons de présence, actions et autres commodités) 500 000 euros par mois. Oui. Un demi-million d’€ mensuel !

Le travailleur rémunéré 2900 euros ne réclame que 290 euros de mieux. Avec cette somme il ne fera que maintenir son pouvoir d’achat. Et, le pouvoir, qui a milité pour détruire les conventions collectives et les négociations nationales au profit des négociations internes aux entreprises prend, aujourd’hui parti non pas pour l’intérêt général, mais pour un groupe capitaliste privé qui s’enrichit de la force de travail, l’exploitation des sous-sols et des océans, et sur le dos des usagers avec des prix de carburants toujours plus élevés, sans parler des années où le groupe Total est exonéré d’impôts.

Et cette prise de parti en faveur des groupes pétroliers va jusqu’à la décision de réquisitionner les travailleurs pour faire fonctionner les raffineries dont il faut rappeler qu’elles sont… propriété privée.

Voilà donc un pouvoir et des dirigeants de grandes multinationales sur-vitaminés qui font tout pour que durent le conflit et la gêne bien réelle qu’il produit afin d’être en mesure de livrer à la vindicte populaire des travailleurs qui ne réclament que leur dû et font le sacrifice de journées de salaires pour y parvenir.

C’est dire combien obtenir que Total et Exxon passent à la caisse, cette fois pour rémunérer le travail et non pas pour le ponctionner, devient un enjeu de très grande portée politique.

Nos concitoyens, dans leur grande majorité, ont compris que ces grandes entreprises et leurs actionnaires peuvent payer. Il reste à gagner qu’ils puissent l’exprimer ensemble au nom d’intérêts qui nous concernent tous et toutes. La victoire des salariés en lutte sera celle de tout le monde du travail et de la création.

Cela constituerait pour toutes et tous un atout pour poser, en grand et partout, avec plus de force, la question de la rémunération du travail et de l’emploi. Voilà ce que ne veulent ni le pouvoir, ni les grandes entreprises.

En combattant ce mouvement, c’est contre tous les travailleurs que se battent les fondés de pouvoir du capitalisme mondialisé. De la même manière, ce même pouvoir transforme l’acte parlementaire le plus important, le vote du budget de la nation en un acte d’autoritarisme en se préparant à utiliser l’article 49.3 de la Constitution.

Nous assistons donc à la poursuite d’une transformation des formes politiques de la domination capitaliste. Les centres de pouvoir politiques et économiques ne parvenant plus, par les moyens du parlementarisme et du présidentialisme, à surmonter les contradictions inhérentes au capitalisme, ils décident comme ailleurs dans le monde une régression structurelle des droits sociaux et démocratiques en alliance plus ou moins affichée avec les forces d’extrême droite.

C’est dire si le mouvement en cours dans les raffineries porte sur de multiples enjeux sociaux, démocratiques et politiques. À nous d’aider à son élargissement contre le « despotisme d’usine » avec les mobilisations nouvelles que proposent les syndicats notamment la CGT, et pour que réussisse dimanche prochain la marche sur Paris, à l’appel de toutes les composantes unies de la Nupes et d’une dizaine d’organisations.
 
 
Kafka sous Vendée

Dans la commune de Mâché en Vendée, à une vingtaine de kilomètres de La-Roche-sur-Yon, comme partout ailleurs on souhaite que des jeunes agriculteurs s’installent, qu’ils produisent une alimentation de qualité, qu’ils contribuent à améliorer la biodiversité et à contenir les bouleversements climatiques dont les effets dramatiques vont devenir irréversible à moyen terme.

Avec la fonte de la calotte glaciaire, la montée des eaux en cours pourrait même engloutir une partie du littoral vendéen. Et pourtant…

Pourtant, voici la mésaventure kafkaïenne à laquelle un jeune couple de trentenaires est confronté. Originaires du Var, ils ont fait le choix de s’installer en Vendée. Et, les élus de ce département devraient s’en réjouir.

Marine et Adrien veulent s’installer à Mâché sur une petite exploitation de 3,5 hectares pour faire du maraîchage bio. Ils ont acquis les terres et respecté les délais de 4 ans nécessaires à la terre pour se « désintoxiquer » afin de produire selon les normes conventionnelles de l’agriculture biologique.

Tous les deux suivent des stages, des formations, achètent du matériel, aménagent un local de vente à la ferme. Assez vite, la biodiversité de la petite ferme revit : vers de terre, insectes, oiseaux, batraciens, hérissons. Les voisins semblent heureux d’accueillir ce jeune couple qui contribue à « repeupler » les campagnes vendéennes.

Dans l’incapacité financière leur permettant de payer le loyer d’une maison d’habitation et refusant d’artificialiser leurs sols, Marine et Adrien ne souhaitent pas construire. Ils décident donc d’aménager un mobil-home dans un bâtiment agricole. Celui-ci ne défigure donc pas le paysage. Il est équipé d’un système d’assainissement sous forme de phyto-épuration. Les analyses effectuées ont confirmées qu’il ne produit aucune pollution particulière.

Mais, en vertu de l’application stricte du code de l’urbanisme, la mairie, par courrier du 11 février 2022, conteste à la fois le logement mobil-home et l’installation d’assainissement alors que les petits retards pour toutes les autorisations sont dus aux surcharges de travail des services administratifs dans le département.

Résultats de ces considérations, le jeune couple doit quitter le mobil-home, démonter leur système d’assainissement et abandonner les terres. Pire, Marine et Adrien, qui ont mis toutes leurs économies dans ce projet, se voient imposer une astreinte de 50 € par jour de retard soit 1500 € par mois.

Autrement dit, on pousse ici un jeune couple à la ruine et au sans-abrisme. C’est Kafka à l’heure ou dans certains cercles on se plaint de « jeunes qui ne voudraient pas travailler » et au moment où il y a urgence à agir pour la préservation de la biodiversité et le climat.

Va-t-il- se trouver des responsables suffisamment raisonnables ? Le maire, la sous-préfecture, la direction départementale de l’agriculture se grandiraient en cherchant le compromis nécessaire pour permettre à ces deux jeunes de réaliser leur rêve et leur mission d’intérêt général, conformément à la déclaration de l’ONU sur les droits des paysans.
 
 
En vous souhaitant une bonne semaine, je vous adresse mes amicales salutations.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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