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24 juillet 2022

Patrick Le Hyaric - La lettre de Patrick Le Hyaric - 23 juil. 2022 14:22 (il y a 14 heures)

La lettre de Patrick Le Hyaric

Boîte de réception
Patrick Le Hyaric <lettre@patrick-le-hyaric.fr>
23 juil. 2022 14:22 (il y a 14 heures)
 
À moi
http://patrick-le-hyaric.fr/
 
La Lettre du 23 juillet 2022
patrick-le-hyaric.fr/
 
 
 
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Bonjour à chacune et chacun,
 
Évidemment, le sujet de conversation de ces derniers jours est la canicule, ce soleil brûlant qui assèche tout, fait mal aux corps et favorise les grands incendies dans toute l’Europe. J’y reviens dans mon article de la semaine pour l’humanité.fr et mon éditorial de « La Terre : l’ère du feu ? » (À lire ici) À l’heure où j’écris ces lignes, plus de 800 000 ha de forêt ont été brulés en Europe. En Gironde, nous avons à faire à une grande catastrophe écologique ; près de 40 000 personnes ont dû être évacuées. La dune du Pilat est menacée. Son écosystème est bouleversé. Il a fait 40°C à Dieppe ; 39,3°C à Brest. Au lieu de faire le lien avec le réchauffement climatique et d’aider aux débats et aux mobilisations pour y faire face et faire cesser cette course à l’abime, pouvoir et télévisions se contentent de constater « un record triste d’incendies » comme l’a benoitement dit le porte-parole du gouvernement à la sortie du Conseil des ministres.
 
Le pays et le monde battent des records de chaleur, mais il n’y a personne pour expliquer les bouleversements que subit notre planète parce que les grandes sociétés multinationales et les pouvoirs à leur service refusent de mettre en œuvre la transition écologique de nos appareils productifs. C’est parce que le chemin de la bifurcation est long qu’il faut s’y prendre dès maintenant. Seulement une question se pose à toutes et tous : la métamorphose écologique est-elle possible dans un système qui promeut d’abord la rente financière, les profits pour des actionnaires dont la seule motivation est d’accumuler du capital ? Or, il faut beaucoup investir pour rechercher et développer de nouvelles formes d’énergie non polluantes, pour développer le transport fret–rail au lieu du camion, pour de nouveaux véhicules propres, pour une nouvelle agriculture, pour rénover les bâtiments, etc. Au lieu de cela, le pouvoir nous parle de débrancher des prises électriques, de fermer la lumière, de baisser le chauffage cet hiver, de couper le wifi. Très bien. Cela ne fait pas un projet politique, social et écologique à la hauteur des forts enjeux auxquels l’humanité est confrontée.

Ajoutons que les pouvoirs ne sont pas à une contradiction près pour embobiner les citoyens. Ainsi, un jour ils expliquent que Poutine va voir ce qu’il va voir avec les sanctions qui lui seront imposées. Plus de pétrole, de gaz russe, proclame-t-on en cœur dans les couloirs sombres de Bercy jusqu’aux vastes corridors silencieux et mystérieux de la Commission européenne. Puis le lendemain, tout ce beau monde se met à pleurnicher parce que le même Poutine menace de fermer le robinet de gaz. Il vient de ré-entrouvrir le robinet du gazoduc Nord-Stream 2. Et nos généraux des sanctions demandent l’ouverture complète du robinet après avoir montré les dents sur nos écrans de télévision.
 
Et puis, il y a cette sinistre farce : de grandes sociétés de transport ou des géants du pétrole, souvent à base américaine, vont chercher du pétrole en Inde ou en d’autres pays. Ce pétrole provient de Russie. La Russie la vend à prix cassé à l’Inde. L’Inde nous le revend au prix cher. Quelle intelligence de cette classe dirigeante décadente. Qui n’a pas vu que les dirigeants américains poussent l’Europe a multiplier les sanctions pour nous vendre leurs produits ? Ainsi, les mêmes qui de temps en temps, l’air sombre et pénétré, nous expliquent qu’il faut quatre ministres de la transition écologique et autant d’autres à qui ils ont ajouté le mot « souveraineté » au bout de l’intitulé de leurs ministères, achètent le gaz de schiste nord-américain, reçoivent les rois, princes et sous princes des pétromonarchies du golfe pour leur acheter plus de pétrole en échange de plus d’armes sophistiquées.
 
Pas de hasard à tout ceci ! Les affaires sont les affaires et le capitalisme ne fait pas dans la dentelle ; la sinistre et injustifiable guerre de Poutine lui donne des arguments. Les profiteurs de guerre qu’ils soient américains, russes, européens, qataris qui ensemble sirotent leur apéritif frais sur la Costa Del Sol ou dans un yacht sur la Méditerranée pendant que les soldats se font trouer la peau et qu’on prépare les peuples à « la sobriété », autre terme pour dire qu’on va se serrer la ceinture, sont aux anges !

C’est pour protéger tous ceux-là que le gouvernement ne veut en aucun cas relever les salaires des travailleurs. Le pouvoir macronien veut bien des compromis. Mais la limite de ceux-ci est qu’ils ne touchent pas au capital. On vient de le voir avec force au cours du débat prétendument pour le pouvoir d’achat. Le pouvoir a dû concéder une légère augmentation des retraites et des prestations sociales de 4%, et enfin accepté la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé après l’avoir refusé à six reprises lors du précédent quinquennat. Mais sa loi n’est pas une loi pour le pouvoir d’achat ; aucune mesure ne compense les pertes de ces dernières années, ni ne couvre l’inflation actuelle et à venir. C’est plutôt une loi actant la baisse du pouvoir d’achat qu’ont voté ensemble les députés macronistes, de droite et d’extrême-droite ; trois forces qui en aucun cas ne veulent l’augmentation des rémunérations du travail par un peu de partage des richesses que créent les travailleurs.
 
Leur obsession : maintenir le règne de la captation de la plus-value créé par le travail. Il y avait pourtant une disposition de « compromis » défendue par nos amis Pierre Dharéville et François Ruffin en séance : réindexer les salaires sur les prix. Cela ne fait pas augmenter le pouvoir d’achat, mais empêche que les salaires perdent en pouvoir d’achat. Le combat doit continuer.

La fête de l’Humanité, les 10 -11- 12 septembre prochain, va être un des lieux uniques pour qu’ensemble les forces de gauche et écologistes puissent dialoguer avec les participants à la fête, des combats à mener pour une vie meilleure et un processus de transition écologique. Avec une multitude d’activités culturelles, de rencontres diverses à l’agora de l’Humanité, à l’espace des amis de l’Humanité, au village du monde, au village solidaire, au forum social, sur les différentes scènes, au stand du Parti communiste et ceux des autres forces de gauche et de l’écologie politique, chacune et chacun apportera son expérience, ses idées et propositions, ses aspirations dans les débats et rencontres. Faisons-en un grand lieu de l’Unité populaire pour la transformation sociale, démocratique et écologique. Un lieu de l’Unité pour la Paix et un monde commun où tous les êtres humains sont égaux et libres. (Lire ici l’article de Fabien Gay directeur de l’Humanité) (Lire ici le dernier article de Fabien Gay sur la Fête)
 
 
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LA TERRE N°7: “Se nourrir : à quel prix ?”
 
 
Au sommaire :
-Que se cache-t-il derrière la hausse des prix ?
-Prix à la production, prix à la consommation
-Bio ou agroécologique ?
-Conjurer la malédiction de la sécheresse
-Paroles de jeunes agricultrices et agriculteurs
-Sept produits à manger et à boire dans les Hauts-de-France
-« La carte routière, ringarde, moi, jamais... »
-Le saviez-vous ? La soie, un fil aux mains d’or
 
 
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Région de La Jonquère (Espagne)
 
Région d'Athènes (Grèce)
 
Région Nouvelle-Aquitaine
 
 
Contre la fournaise, l’action doit changer d’échelle

Nous y sommes. Malheureusement ! C’est la fournaise. Des immensités de forêts, poumons de notre nature, sont avalées par des méga-feux. Sans le courage, l’abnégation et le savoir-faire de nos pompiers, ce serait encore pire. Ces feux obligent des centaines de milliers de familles à laisser leur maison ou leur camping. La terre est toute craquelée et les murs se fissurent sous l’effet des gonflements et des dégonflements des terres argileuses. Les champs jaunissent à vue d’œil sous le regard incrédule des animaux étreints par le stress, tenaillés par la faim et la soif. Les fleurs de maïs qui crament sous le soleil ne donneront pas de grains. Les cours d’eau s’assèchent et les poissons étouffent. Les glaciers semblent se consumer. Quand le soleil ne brûle pas, la grêle massacre les cultures et les maisons. Nos corps s’épuisent. Nos poumons sont atteints par des pollutions de l’air dont on connaît encore peu les effets secondaires. Tout juste sait-on déjà que celle-ci provoque 48 000 morts en France par an.

Oui, c’est la fournaise ! Elle est mondiale. Des États-Unis à la Chine, de l’Inde au cœur de l’Afrique, du Pakistan à l’Ukraine, le dérèglement climatique ne choisit pas sa patrie. Il fait mal. Très mal. Après la pandémie de Covid 19, puisse-t-il nous faire comprendre que nous vivons sur une même planète. Nous sommes de la même humanité. Quels que soient nos couleurs de peau, nos genres, nos religions, nos opinions politiques ou philosophiques, nos lieux d’habitations, nous sommes entrés ensemble dans une nouvelle ère. Un moment de notre histoire commune où la combinaison des activités humaines sur la nature (l’anthropocène) et du système politique - qui a pour seul crédo, la concurrence, la compétition, le productivisme capitaliste débridé, l’organisation par les mastodontes du commerce d’une consommation prédatrice (le capitaloscène) - saccage, détruit, menace l’avenir de notre humanité commune. À continuer ainsi, les villes deviendront inhospitalières, les campagnes improductives. Les forêts sont réduites en cendre, l’eau se raréfie, les glaciers s'évanouissent à l’état de souvenirs. Des espèces animales s'éteignent et la santé est affectée. Comme pour la pandémie, celui qui habite une grande ville, comme celui qui habite la campagne, est tout autant à la peine. La question est de savoir quelles orientations politiques seront prises pour mettre à la disposition des uns et des autres les moyens de faire face au péril qui s’avance. Quels services publics ? Quelle politique de l’eau ? Quels choix nouveaux pour les paysans - travailleurs ? Quels systèmes productifs nouveaux ? Quels systèmes de transports inventer avec les travailleurs et les scientifiques ? Quel type de logements ? Quelle ville demain ?

Fondamentalement, il n’y a pas d’autres choix que de mettre toutes ces questions sur le tapis et de permettre un débat argumenté et les actions nécessaires avec toutes les populations, pour agir radicalement sur deux fronts : diminuer les émissions de gaz carbonique et lutter contre les effets dévastateurs de leur concentration.

Or il faut une surdose de cynisme et être imbibé des pires dogmes ultra-libéraux pour qu’aux États-Unis – le territoire le plus pollueur par habitant - une Cour suprême à la botte du sinistre Trump puisse décider de restreindre l’action de l’Agence américaine de protection de l’environnement. Et ici, dans un mélange d'imprécisions et d’improvisations, de calculs politiciens et d’espoirs en de juteuses affaires, on réhabilite des centrales à charbon et on va supplier les monarchies du golfe d’ouvrir en grand les robinets du pétrole, tout en s’agenouillant devant l’oncle Sam pour lui acheter son pétrole et son gaz de schiste.

Les mêmes viennent discourir devant les caméras la larme à l’œil sur les effets du réchauffement climatique. Quelle honte ! Leurs traités de libre-échange, comme le dernier signé le 30 juin avec la Nouvelle-Zélande qui permet le transport de viande de moutons et de bovins par grands bateaux, comme leurs incitations à la circulation des camions contre le rail, ne les rendront jamais crédibles. L’énergie est partie intégrante de la guerre mondiale au sein de laquelle celle de M. Poutine contre l’Ukraine.

D’autres foyers de conflits tout aussi dangereux couvent en Méditerranée pour l'accaparement et l’extraction des réserves de gaz qui s’y trouvent. Ils impliquent Israël, la Turquie, Chypre, Syrie, Liban, Égypte, Libye. Que du beau monde qui n’a que faire du soleil brûlant.

Les multinationales de l’énergie n’ont que faire de l’avenir humain. Leur souci est de sécuriser l’avenir de leurs profits. La guerre en Ukraine est pour eux une « opportunité » comme on dit dans les salons huppés et les conseils d’administration des majors du pétrole et du gaz.

Ils nous font trembler d’inquiétude pour les générations à venir. Les enjeux civilisationnels sont énormes : diversifier nos productions d’énergie en investissant avec les chercheurs et les salariés dans le nucléaire de demain et les énergies renouvelables, de l’hydraulique au solaire, de l’hydrogène à la marémotrice. Développer le rail contre les camions, rénover des centaines de milliers de logements, impulser un programme européen de plusieurs années pour l’agro-écologie et l’adaptation de la production agricole aux modifications climatiques, modifier les processus industriels avec les salariés, les cadres et les chercheurs.

L’objectif d’une telle métamorphose doit viser à améliorer le bien-être, la qualité de vie, la santé humaine, animale et améliorer la biodiversité. Bien loin de cette fameuse « sobriété » qui sert de programme au chef de l'État.

Ce mot n’a qu’une fonction : tenter d’imposer une nouvelle cure d’austérité pendant que les super profits de Total ne cessent de battre des records, comme ceux des grandes compagnies internationales du transport. Notre monde a besoin d’un grand projet humain de paix, de justice sociale, de démocratie et de métamorphose écologique. Il a besoin d’inventer dans le débat et dans l’expérimentation, un grand projet d’avenir. Un projet sécurisant le monde et l’avenir des générations futures.

Voici un processus à construire : celui allant vers une sécurité humaine globale, loin des divisions, loin de la minorité des affairistes, loin des dogmes capitalistes. C’est un autre monde qu’il faut inventer. Un monde dans lequel enfin les êtres humains, la nature, les animaux priment en toute chose. La fournaise nous appelle à l’action. Une action internationale unie, comme ont commencé à la faire les jeunes pour le climat. Une action qui doit changer d’échelle pour porter « l’après-capitalisme ». Après le féodalisme, puis le capitalisme, vient le temps du commun.
 
 
 
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SANTÉ ET TRAVAIL SONT INTIMEMENT LIÉS. Véronique Daubas Letourneux, autrice de « Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles » - Le parcours d’Eddy, inapte définitif à 26 ans - Apprentissage. Prévenir les risques du métiers - Droit. Une nouvelle loi en trompe l’oeil - Sterdyniak Jean-Michel, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la santé au travail - Guingamp. L’Ehpad aux soignants heureux - Hamama Bourabaa et Jean Luc Maletras. Rendre le soin aux soignants - BTP. 200 morts par an. Par Frédéric Mau pour la CGT, construction, bois et ameublement.
 
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Des lectures utiles pour l’été
 
 
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Restant à votre disposition, je vous souhaite un bel été.
 
Amicalement,

Patrick Le Hyaric
 
 
 
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