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20 mars 2022

Patrick Le Hyaric - La lettre de Patrick Le Hyaric -

Michel Peyret <michel.peyret@gmail.com>

La lettre de Patrick Le Hyaric

Patrick Le Hyaric <lettre@patrick-le-hyaric.fr> mars 202  à 16:38
Répondre à : contact.patricklehyaric@gmail.com
À : michel.peyret@gmail.com
http://patrick-le-hyaric.fr/
 
La Lettre du 19 mars 2022
patrick-le-hyaric.fr/
 
 
 
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La Lettre de la semaine ...
 
Bonjour à chacune et chacun

À toi Pascal,

Il est des matins de choc violent. Des matins de nuit. Des jours où l'on reste incrédule et poings serrés. C’est ce qui m’arrive ce jeudi matin à l’annonce brutale du décès d’un ami, d’un camarade, d’une belle personne. « Pascal Beaudet est décédé cette nuit ! » Voilà les mots que murmure Anthony Daguet en entrant, tremblant, dans mon bureau. On a peine à y croire. L’ancien maire d’Aubervilliers qui avait repris son travail à l’Éducation nationale et venait d’accéder à une retraite bien méritée nous a quittés, sans crier gare comme à son habitude, dans la nuit.

Il n’aura pas profité de cette retraite dont le pouvoir veut encore repousser l’âge. Il n’aura pas pu ouvrir les livres qui lui restaient à découvrir, il n’aura pas eu le temps des poèmes à déguster, de la campagne normande à humer en ce début du printemps et des longues échappées à moto à savourer, l’une de ses passions.

Pascal écoutait le cœur du monde et celui de sa ville-monde comme il vous écoutait, en silence. Et du souffle de sa voix tranquille, hésitante à ses débuts, il vous donnait son opinion, toujours avec sagesse. Des mots simples, pesés et soupesés, de bon sens, examinant les avantages et les inconvénients de toute chose, de toutes paroles, de toutes décisions.

Dans cette dialectique, il délivrait son avis toujours respectueux du vôtre, l’intégrant même. Je croyais parfois qu’il s’excusait de donner son avis et plus encore plus de contredire. Au conseil municipal d’Aubervilliers, Il fallait l’entendre répondre aux critiques les plus acerbes des oppositions sans invectives, de façon simple, argumentée, en pédagogue qu’il était, tendant la main sur le chemin de la réflexion, de la connaissance et de l’intelligence.

Il faisait de même dans son parti, sans jamais imposer un point de vue, toujours avec le souci de faire avancer les réflexions et la créativité nécessaire. Nous étions avec lui, il y a encore quelques semaines lors d’une conférence de la section du Parti communiste.

Il aimait les gens, il aimait Aubervilliers et sa multitude. Il connaissait chaque rue, chaque quartier, chaque maison. Il y voyait le monde et ses richesses. Ce monde apporté ici par ces jeunes et ces familles venus de plus de 140 pays pour lesquels il faisait vivre le goût de l’altérité, de l’écoute, et la mêlée démocratique. Innovateur ! Quand Jack Ralite, alors maire d'Aubervilliers, le nomme pour impulser la démocratie participative dans la ville, Pascal innove, cherche avec les habitants des voies de codécisions municipales. Il a été maire, conseiller général, puis départemental, vice-président de Plaine Commune et élu à la métropole du Grand Paris. Il a dû subir bien des trahisons et des coups bas, au sein de la gauche, avec un Parti socialiste qui refusa l’union, même au second tour des élections municipales, pour le faire battre avec l’apport d’une partie de la droite. Il ne délaisse pas pour autant la population, reste conseiller général puis à l’élection municipale suivante, il innove et retrouve une majorité en associant au Parti communiste, des mouvements citoyens, notamment de jeunes. Il voulait leur donner leur part de responsabilité et de délibérations communes. Une innovation, une expérimentation qui s’est fracassée sur les récifs de futiles discordes, d’ambitions personnelles et d'un anticommunisme cultivé par certains cercles opportunistes.

Au sein de son Conseil municipal, les petits coups bas n’ont pas non plus manqué dès les premières semaines de son second mandat de maire, alors qu’il ne cessait de rechercher le mieux, le consensus, la voie la plus praticable, dès lors qu’elle ne contredisait ni les engagements pris du programme municipal, ni les valeurs humanistes et progressistes, ni la juste représentation de chacune et de chacun. Des torpilles aussi, parfois venues depuis son propre parti, pour l’affaiblir, lui faire mal, l’empêcher de décider en faveur des préoccupations des habitants. Je sais et j’imagine ses angoisses, ses souffrances silencieuses. Lui, un militant si honnête, si droit, si sincère et si fraternel, si doux et proche de chacune et de chacun.
Lui, si épris de littérature et de poésie.

Quel mépris ! Quelle injustice ! Quel manque de reconnaissance ! Ce qu’il a dû endurer me fait toujours réfléchir à la politique et à ses basses pratiques, mais aussi à la haute valeur de l’engagement militant, tant galvaudé et foulé au pied par le venin des querelles, qui font les beaux jours des droites au pouvoir et du système dont les populations ont tant à souffrir. Ses chagrins et ses douleurs intérieures s’envolaient peut-être dans les volutes de ses cigarettes. Il faisait sans doute siens ces vers de Nazim Hikmet :

« Nous avons connu le feu et la trahison
Et nous avons fixé le monde
De nos yeux ardents »

Jamais le souci des enseignants et des élèves, de l’école et de la transmission des savoirs ne le quittait. Il cultivait la République laïque dans ses engagements associatifs, à l’école comme à la mairie. Pas une conversation sans qu’il ne parle de l’école et des enfants de ces « territoires » si délaissés, des banlieues populaires, mis au « ban » depuis les beaux quartiers des ministères.

Dans un autre cadre, un autre rapport de force, Pascal Beaudet aurait fait un excellent ministre de l’enseignement. Pas une intervention non plus, sans la préoccupation de l’accès à la culture. Il poursuivra à sa manière le travail d’une vie de Jack Ralite. Nous voulions suivre son héritage, le faire fructifier et le faire connaître puisque nous avions évoqué le projet de publier un livre des grandes interventions de Jack, annotées par lui-même, aux Éditions de l’Humanité.

Nous perdons un être cher, intelligent et bon ; un serviteur du peuple et de la République. Nous n’y croyons pas. Nous nous y faisons pas. Nous pensons fort, très fort à Sophie, son épouse, que les épreuves n’épargnent pas. Nous sommes à ses côtés, avec nos larmes et notre incrédulité. Nous sommes avec ses deux enfants Maxime et Gabriel. Lui qui a tant réalisé et modernisé Aubervilliers, je souhaite que son nom soit gravé sur une place, une grande rue ou une école.

Avec lui, nous continuerons de lire et de dire ces vers de Pablo Neruda :

« Si je meurs survis-moi par tant de force pure
Que soient mis en fureur le froid et le livide
Que ton rire et ton pied n’hésite pas
Et comme une maison habite mon absence. »
 
 
 
Pascal était en permanence attentif aux bouleversements du monde. La pandémie semble reprendre, mais pour cause d’élections, nos dirigeants n’en parlent plus. Au contraire, ils feignent de nous libérer des masques et de tout l’attirail qu’ils imposaient par la loi il y a quelques semaines, tout en maintenant les réductions de liberté contenues dans l’état d’urgence permanent.

La guerre sur le sol européen inquiète et angoisse, mais le Président, déguisé en chef de guerre, se met en scène pour la photo afin d’esquiver toute discussion sur son bilan et ses projets néfastes. Il veut être réélu sur tapis vert et prépare l’accélération de la décomposition politique au service des puissances d’argent. Et on se prête bien à ce funeste jeu dans des fractions ainsi réunies de la droite et du Parti socialiste. Certains de leurs parlementaires vendraient ensemble leur âme pour conserver un strapontin de velours rouge à l’Assemblée.
 
Le poisson peut pourrir par la tête dans une grande opération de décomposition du compost politique. Le Président veut être réélu après ces multiples monologues, puis dissoudre l’Assemblée nationale afin de réduire au maximum les débats et pousser des députés de droite et socialistes à se faire réélire avec son étiquette « majorité présidentielle ».
 
Ne le laissons pas tuer tout espoir. Ne le laissons pas mettre en œuvre le programme de continuation de régression sociale et démocratique et de militarisation. Il faut d’autant plus le faire que la guerre et la pandémie risquent de servir de prétexte à de nouveaux tours de vis pour les classes populaires. Déjà nombre de hausses des prix ne sont que le résultat de spéculations dont une partie est organisée depuis Washington.
 
Il ne manque pas de blé en Europe. Notre stock est de 3,5 millions de tonnes. Ce ne sont pas les paysans qui en profitent puisque depuis trois ans, ils ont parfois vendu leur récolte à un prix fixe trois fois moins élevé que les prix de vente actuels. Il en est de même du pétrole. Et il y a ces modifications de parité euro/dollar qui permettent aux États-Unis de pomper nos économies pour payer son surarmement.
 
Pire, voici que l’Allemagne qui se réarme, achète les avions américains contre les mirages français. Le capitalisme et les impérialismes portent en eux la guerre et profitent de leur guerre. Cette question devrait être partie intégrante du débat, ce que les tenants du système ne veulent absolument pas.
 
Raison de plus pour porter les enjeux des salaires et des prix au cœur de la campagne comme ne cesse de le faire Fabien Roussel. Déjouons ses pièges en mobilisant la majorité de celles et de ceux qui souffriraient encore plus durement dans cinq ans. Ce n’est pas parce que les destructions et les morts de la guerre déclenchée par la Russie nous assourdissent d’effroi que l’on doit couper court au débat démocratique de la campagne électorale. C’est tout le contraire.

C’est justement parce que cette inexcusable guerre révèle quelque chose de notre monde et le bouleverse, qu’il faut un véritable débat électoral, une controverse politique sincère, qui permet aux citoyens de se faire leur jugement et de participer aux votes en toute clarté. J’y reviendrai.

La situation n’appelle pas le statuquo ou la reconduction du prince, mais la participation active de la société pour inventer un autre monde que celui que préparent les puissances d’argent et leurs fondés de pouvoir. Le vote communiste, le vote Fabien Roussel, ouvre cette voie nouvelle démocratique, écologique et de transformation sociale.

Une crise alimentaire mondiale ?

Une nouvelle géopolitique alimentaire mondiale se dessine sous l’effet de l’inadmissible guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. Cela doit nous conduire à repenser l’avenir alimentaire de la planète.

Longtemps, il a été dit que la production agricole mondiale permettrait de nourrir 10 milliards d’habitants en 2050. Aujourd’hui, on se demande comment faire face aux besoins alimentaires de 7,5 milliards d'habitants. Les tensions et les guerres aggravent les insécurités humaines, sanitaires, énergétiques, alimentaires.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé ce mardi 15 mars un puissant cri d’alarme : « Nous devons faire tout notre possible pour éviter un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial ».

Comme toujours la famine, les privations d’énergie, les modifications climatiques vont toucher d’abord durement les plus fragiles, les plus précaires, les plus pauvres. Ce contexte totalement nouveau oblige à mettre en première ligne des préoccupations, les enjeux de sécurité et de souveraineté alimentaires, ainsi que des coopérations de type nouveau, à l’opposé des stratégies de division internationale de la production agricole et de la concurrence exacerbée par les traités de libre-échange.

Il convient d’avoir à l’esprit que le quart de la ration en calories de la planète est issue du blé. Or, jusqu’alors, la Russie et l’Ukraine fournissaient le tiers des quantités de blé échangées sur la planète. À ceci s’ajoutent 20 % du commerce du maïs, 70 % des tourteaux de tournesol et d’huile. En 20 ans, la Russie a plus que doublé sa production de blé, qui a atteint plus de 80 millions de tonnes en 2021.

On comprend dès lors que les effets de la guerre avec la fermeture des ports rendent l’accès à ces stocks impossibles. Et rien ne dit qu’ils ne seront pas détruits.

Les pays du pourtour méditerranéen, l’Afrique et le Moyen-Orient, déjà frappés par des sécheresses, n'ont actuellement pas accès à ce blé puisqu’il n’y a pas de sorties possibles par la Mer Noire. Ils se trouvent donc dans un terrible piège. Une initiative internationale pour ouvrir un corridor pour les matières premières alimentaires est indispensable, tout en combattant la famine qui grandit en Ukraine. Mesurons l’ampleur de la question ! Sur les 21 millions de tonnes de blé que consomme l'Égypte, près de 13 millions sont importées essentiellement de Russie et d’Ukraine. Les pays africains importent la moitié de leurs besoins alimentaires.

Comme les récoltes sont mauvaises en Chine, on peut penser que la Russie va y déverser ses stocks pour contourner le blocus économique. Les récoltes en Australie ont été réduites à cause des inondations. L’Union européenne est aujourd’hui autosuffisante, mais n’est pas en capacité d’exporter. Et il y a des pays qui ne peuvent pas produire de blé sur leur sol.

Tout ceci ne justifie en rien l’énorme spéculation qui a lieu depuis des semaines. Ainsi le prix du blé atteint 400 € la tonne, soit plus du double qu’au moment de la fin des dernières récoltes où déjà les prix étaient très élevés.

Par effet de domino, toutes les filières animales vont se trouver en difficulté. Les coûts de l’alimentation des porcs et des volailles ont augmenté de 70 % en un an. Ceux de l’alimentation des vaches laitières et des bovins suivent la même courbe.

Les populations des pays du Sud risquent de faire face à de nouvelles famines. Celles-ci pourraient être limitées, voire éradiquées, si les grandes multinationales et les pays du Nord ne poussaient pas à la destruction des agricultures vivrières. Il y a donc urgence à engager un grand débat mondial sur les voies permettant une sécurité alimentaire mondiale. Ce débat doit avoir lieu sous l’égide de l’ONU et sa branche chargée de l’agriculture et de l’alimentation, la FAO.

Des mesures immédiates devraient être décidées pour établir un bilan des stocks pour constituer des réserves stratégiques à répartir dans les pays qui en ont besoin. Une évaluation des besoins à venir devrait être établie afin que puissent être rapidement réorientés les semis dans la perspective des récoltes à venir. La responsabilité de ces instances internationales, dont la banque des règlements internationaux, la banque mondiale, le fonds monétaire international, la FAO avec le Comité de sécurité alimentaire mondial, doit être de combattre la spéculation et de créer des stocks à répartir, et faire ainsi cesser les ignobles spéculations en cours.

Mais les coûts de production agricole vont aussi augmenter. Alors que la moitié de la production alimentaire mondiale dépend des engrais azotés, la production de ces derniers dépend du gaz ou de l’ammoniac pour une bonne part fournie par la Russie. À ceci s'ajoutent les effets pervers induits par une telle situation alors qu’il est impératif de tenir compte des besoins écologiques et de qualité alimentaire. Il s’agit de bâtir sans attendre le cadre d’une nouvelle souveraineté alimentaire. Il est évident qu’elle nécessite un monde plus stable.
 
Cela plaide pour la réunion d’une conférence sur la paix et la sécurité en Europe et des initiatives de désarmement. La politique agricole commune doit être repensée en ce sens. Comment accepter, par exemple, des programmes de mise en jachère quand la famine menace ? Pourquoi continuer à refuser un grand programme d’installations de jeunes agriculteurs leur garantissant un revenu ? Pourquoi n’avoir pas lancé un grand plan européen protéine pour lequel je me suis tant battu au parlement européen ? Les importations de protéines équivalent à 20 % de la surface agricole européenne !

Le bouleversement de la géopolitique agricole et alimentaire mondiale appelle de nouvelles orientations. Celle-ci pourrait être débattue dans une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire sous l’égide de l’ONU et de son agence spécialisée agricole la FAO.( Food and Agriculture Organisation)
 
 
 
 
 
 
Vivre en paix, vivre mieux, transformer la société
 
Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Des bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans l’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de l’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays, notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, s’est déclaré prêt à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique. Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’OTAN. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et qui servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de part et d'autre de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésité à utiliser le journal télévisé de la chaîne russe la plus regardée, pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron, continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec de grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

La grande Hypocrisie

Quelle hypocrisie, quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé d’engins atomiques fournis par… les États-Unis. La militarisation se fait au profit des États-Unis qui veulent faire de l’Union européenne, le gendarme de la Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre a de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du Sud.

Un projet pour la sécurité humaine

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du Sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le Président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole, leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le Conseil européen vient de décider de créer un nouveau fonds pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

La guerre bouleverse tout. Cela renforce la nécessité de débats contradictoires pour les présidentielles.

Le débat public en vue du choix du Président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’État veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussion, de nouvelles mesures de régression sociale, comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
 
 
 
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Restant à votre disposition, je vous souhaite la meilleure semaine possible.
Une semaine utile pour gagner la paix, utile pour nos débats et nos combats.

Amicalement,
 
Patrick Le Hyaric
 
 
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