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10 octobre 2022

Patrick Le Hyaric - La lettre de Patrick Le Hyaric - 9 oct. 2022 19:48 (il y a 4 heures)

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La lettre de Patrick Le Hyaric

Boîte de réception

Patrick Le Hyaric <lettre@patrick-le-hyaric.fr>
9 oct. 2022 19:48 (il y a 4 heures)
 
À moi
http://patrick-le-hyaric.fr/
 
La Lettre du 09 octobre 2022
patrick-le-hyaric.fr/
 
 
 
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Bonjour à chacune et chacun,
 
Les épais nuages qui s’amoncellent et s’assombrissent sans cesse au-dessus de nous ont été heureusement transpercés, jeudi dernier, un puissant et bienvenu éclair de lumière. Annie Ernaux est couronnée du prix Nobel de littérature. Ce prix récompense en même temps la littérature et l’engagement. Engagement pour les droits des femmes, engagement pour la gauche de transformation, engagement contre les discriminations et les ségrégations de classe, engagement pour le pluralisme de la presse et pour l’Humanité acté par sa participation au comité de parrainage des Amis de l’Humanité. Voici donc « Une œuvre à l’idéal puissant » comme l’avait souhaité Alfred Nobel.
 
Avec l’œuvre riche, percutante, intime et universelle, d’Annie Ernaux, la littérature commence par parler d’elle pour mieux parler de toutes et tous, de la vie, de nos vies. Une écriture qui agence des détails intimes d’où jaillissent les tracas et les soucis, la force d’une colère et d’un espoir politique.
 
Une écriture qu’elle dit « plate » pour mieux mettre en relief les choses de la vie, chaque trace, chaque épisode, chaque fragment du quotidien pour dégager des chemins d’avenir.
 
En décernant ce prestigieux prix à Annie Ernaux, l’Académie suédoise a amplifié le cri de révolte des Iraniennes, qui se battent si courageusement contre l’oppression obscurantiste, et les voix de toutes les femmes à travers le monde, le jour du cinquième anniversaire du mouvement #MeToo. Cet élan mondial puissant a libéré la parole et les aspirations d’émancipation du patriarcat et du système qui creuse les inégalités entre les femmes et les hommes. Ce mouvement jeune et féministe, comme celui des jeunes pour le climat, comme ceux des travailleuses et des travailleurs pour de meilleures rémunérations et pour donner « sens » au travail est une résistance aux vagues brunes qui charrient les venins de la haine, des restrictions de liberté, de l’uniformisation de la culture, des menaces contre le droit à l’avortement. C’est une quête de nouveaux droits et de nouvelles émancipations contre l’égoïsme capitaliste qui s’insinue partout dans les sables perméables de nos sociétés.
 
« J’importe dans la littérature quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde qui a été complètement le mien jusqu’à 18 ans, un monde ouvrier et paysan. Toujours quelque chose de réel » développe Annie Ernaux dans « l’écriture ». Tout est beau chez elle. Elle est une voie singulière, un appui pour tous les mouvements d’émancipation.
 
La France et la recherche française auront aussi été distinguées avec l’attribution du prix Nobel de physique à Alain Aspect. Voilà des encouragements. Voilà qui donne goût en l’avenir.
 
Ciel de plus en plus noir
 
Parmi les nuages noirs dont je parle plus haut, il y a évidemment cette abominable guerre contre le peuple ukrainien. Nous devrions dire cette escalade dont on ne voit pas le bout, tant le mot paix a disparu des discours et des actes de part et d’autre. Une escalade qui peut ouvrir les portes du pire.
 
Une guerre dite « hybride » qui touche désormais tous les peuples du monde, chaque habitante et chaque habitant avec les hausses des prix de l’énergie et de l’alimentation et des ruptures de chaînes de productions et d’approvisionnements.
 
Les injustifiées et inacceptables flambées des prix de l’énergie sont utilisées dans la chaîne de production capitaliste pour faire accepter des délocalisations.
 
Évidemment, toutes les augmentations ne sont pas dues à la guerre, mais à ceux qui l’accompagnent « les profiteurs de guerre ». Ceux qui s’engraissent sur le malheur des autres. Ainsi va le capitalisme mondialisé qui n’a que faire ni des enfants et des femmes d’Ukraine, ni de la situation des soldats de part et d’autre.
 
Dans le business médiatique qui s’en repaît, ce n’est pas le sort des Ukrainiens qui comptent. Ils sont là pour brouiller les esprits, faire accepter les bruits tonitruants et meurtriers des armes et un lot de sacrifices dans ce monde interconnecté où toutes et tous ressentent les mêmes secousses au même instant.
 
Voici que l’on parle de plus en plus ouvertement de l’utilisation d’armes atomiques comme si on lançait des pierres. Des forces nationalistes, criminelles sont donc prêtes à anéantir tout ou partie de la planète. Il est urgent de chercher les moyens de la désescalade et d’un cessez-le-feu. Il est urgent d’ouvrir sous l’égide de l’ONU et de l’Organisation pour la sécurité et la paix en Europe (OSCE) une conférence pour la paix, la sécurité et le désarmement. Difficile ? Oui.
 
Oui, mais c’est désormais urgent. La France devrait faire des propositions et s’entendre avec la Chine et l’Inde pour ouvrir cette voie que ne veulent pour l’instant ni Poutine, ni Zelenski, ni l’administration américaine. Raison de plus pour faire entendre nos voix pour la paix.
 
Il ne faut pas attendre. La situation peut rapidement devenir immaîtrisable. Il est urgent d’abandonner l’engrenage militaire pour lui préférer la voie politique qui porterait en son cœur la sécurité de la Russie comme celle de l’Ukraine et plus généralement de tous les pays européens.
 
Le combat pour la justice, contre les hausses inacceptables des prix va de pair avec celui de la recherche de la paix. Inversement le combat pour la paix est une condition de l’unité populaire pour la justice sociale et les libertés.
 
Tout mouvement social engagé ce mois-ci participe de cet objectif, comme la marche des vingt-deux organisations avec la NUPES dimanche prochain pour le pouvoir d’achat, l’emploi ; un autre budget du pays, la baisse des prix de l’énergie et de l’alimentation et contre l’inaction climatique des pouvoirs en place et pour les pousser à s’engager dans d’autres actes que leur propagande autour de « la sobriété » qui fera encore plus mal aux plus démunis. Ce sont d’autres orientations fondamentales qu’il convient d’imposer pour la justice sociale et la justice environnementale afin de limiter les effets des bouleversements climatiques que la guerre aggrave.
 
En effet, les USA profitent de la situation pour nous vendre leur pétrole et leur gaz de schiste, des centrales à charbon sont rouvertes au mépris des engagements mondiaux pour le climat. Il y a ici un concentré des contradictions et de la dangerosité du capitalisme mondialisé, dont les objectifs s’opposent frontalement au développement humain et menacent désormais la civilisation. La responsabilité des forces progressistes, dans un tel contexte, celle de la force communiste comprise au sens large, est immense. Le chantier de la politique, en son sens le plus noble, doit être investi.
 
 
Mon livre « les raisons de la guerre en Ukraine, Pour une sécurité humaine globale » en pleine actualité pour comprendre les racines de cette guerre, le monde tel qu’il évolue sous l’effet du capitalisme mondialisé et financiarisé. Et, il ouvre une série de pistes de discussions sur les moyens de gagner la paix et pour que chaque être humain et l’ensemble du vivant se développent en toute sécurité sur tous les espaces de la planète. Il est en vente chez votre marchand de journaux, votre librairie et en commande sur la boutique de l'Humanité.
 
 
 
Grande conférence internationale pour la paix
 
La situation internationale est lourde de menaces. L’équilibre du monde est en danger et la sécurité humaine collective est remise en cause dans de multiples foyers de tensions. Face aux périls pour la paix mondiale, dans un monde impacté par la crise climatique, les inégalités sociales et des rapports de domination, il est nécessaire de mettre en perspective et de rechercher les réponses politiques durables et conformes aux intérêts des peuples.
 
Les communistes organisent une rencontre internationale à Montreuil (Seine-Saint-Denis) sur la paix dans le monde le mardi 11 octobre à partir de 18 heures.
 
Ukraine un cessez-le-feu immédiat est-il possible ?
Patrick Le Hyaric, ancien député européen de 2009 à 2019 au Groupe de la gauche européenne, éditorialiste à l’Humanité et auteur du livre Les raisons de la guerre en Ukraine, Pour une sécurité humaine globale.
Dea Drndarska Rety, membre du bureau national du Mouvement de la paix.
 
🌍 Témoignages d'invités du monde
Colombie - Jeff Gordillo, représentant de Colombia Humana en France.
Comores - Said Larifou, avocat, président de l'ONG Waraba d'Afrique.
Afghanistan - Parvin Pouran, militante des droits civils et humains, défenseuse des droits des femmes.
Éthiopie - Mohamed Kadamy, président du Front pour la Restauration d'Unité et de la Démocratie.
HAÏTI - Mackendie Toupuissant, président du Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations (FORIM).
 
🕊️ La paix et l'urgence climatique
Pierre Laurent, sénateur PCF membre de la commission des Affaires étrangères, vice-président du Sénat.
Philippe de Botton, président de Médecin du Monde.
Gilles Ramstein, directeur de recherches CEA au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement.
 
La soirée sera animée par Vadim Kamenka, journaliste à l'Humanité, et présidée par Patrice Bessac, maire de Montreuil.
 
 
Plus d'informations & inscription
 
 
Cynisme, mensonge et coup de force !
 
Comment pourrait-on qualifier un pouvoir aux abois, faisant semblant de lancer une concertation sur une contre-réforme des retraites tout en déclarant que sa proposition régressive et antisociale de reculer l’âge de départ en retraite à 65 ans n’est pas discutable ? Manipulateur ? Autoritaire ? Sectaire ? Autocratique ? Cynique ?
 
Les dernières enquêtes d’opinion confirment que les trois quarts de nos concitoyens sont opposés à ce projet. Qu’à cela ne tienne, le président de la République, mal élu, choisit les marchés financiers contre le peuple, et l’alignement sur les oukases de la Commission européenne.
 
L’argument consistant à expliquer que notre pays doit s’ajuster à ce qui existe chez nos voisins européens frise le ridicule. Ces pays ont décidé de reculer l’âge ouvrant droit à la retraite avec les mêmes faux arguments invoqués par nos gouvernements successifs : faire travailler plus, pour exploiter plus la force de travail jusqu’aux limites, alors que la productivité du travail ne cesse d’augmenter.
 
Le travail humain n’est pour eux qu’une marchandise susceptible d’augmenter les taux de profits. À force de raisonner ainsi, partout en Europe, on déroule un tapis rouge aux partis d’extrême droite vers la conquête du pouvoir.
 
Ce qui est visé, c’est notre système de retraite par répartition et la Sécurité sociale, afin d’ouvrir en grand d’immenses marchés aux assurances privées, désormais intégrées aux institutions financières.
 
L’argument de la comparaison avec les voisins est totalement désuet. Ces pays se soumettent au même système économique et politique qui nous régit dans le cadre d’une Union européenne intégrée : le capitalisme à la recherche de suraccumulation du capital et de sa rémunération plus grande.
 
Pour cela il faut sans cesse faire pression, à la fois sur les rémunérations du travail de celles et ceux qui sont en activité et détruire à petit feu « le salaire continué » par des retraites et des prestations sociales de celles et ceux qui sont exclus du travail, de celles et de ceux qui ne sont plus en âge de le faire.
 
En clair, il leur faut, à cette étape du développement des contradictions du capitalisme financiarisé et mondialisé, de la concurrence mondiale qu’elle génère, élargir sans cesse le champ de l’exploitation du travail, avec une concentration accrue des grands propriétaires des moyens de production et de leurs actionnaires de plus en plus gourmands.
 
Contester ici et maintenant ce processus destructeur des valeurs humaines, telle est la question fondamentale ! Le ministre de l’Économie ne sachant plus bien quoi dire, invoque la nécessité de dégager des marges de manœuvre financières de l’État. Il avoue donc qu’il veut réduire cette part de « salaire continué » pour combler les déficits d’un État qu’il creuse lui-même chaque jour par des myriades de cadeaux au grand capital.
 
En effet, rien n’est envisagé, dans le projet de budget à venir, ni en faveur d’une progressivité de l’impôt sur le revenu, ni pour une contribution des hauts revenus et des entreprises qui dégagent des méga-profits en profitant de la guerre, alors que les PME sont de plus en plus en difficulté et que les faillites s’y accélèrent.
 
Le gouvernement préfère endetter le pays, à un prix élevé sur des marchés financiers qui se goinfrent, au lieu de mettre à contribution les plus hauts revenus et les revenus du capital.
 
Pour le coup, il ne compte pas imiter certains de nos voisins qui ont décidé de le faire sans l’intention de mettre en péril ce même système qu’ils défendent également.
Les travailleurs et les retraités trinquent de plusieurs façons en même temps : compression de leur salaire, pression sur les retraites, augmentation des prix des biens de première nécessité, incluant les impôts indirects, étranglement des services publics, privés des moyens de jouer leur rôle au service de l’égalité et de l’efficacité sociale, économique et écologique.
 
Il est urgent de renverser la vapeur en sortant de l’idéologie néolibérale qui veut que la rémunération du travail ne soit que les miettes que veut bien laisser le propriétaire après avoir grassement rémunéré le capital productif, le capital financier et les actionnaires-propriétaires.
 
C’est une évolution-révolutionnaire à entreprendre sans attendre pour obtenir des résultats maintenant, afin de faire cesser l’infernal cycle des régressions. Si nous n’y mettons pas un coup d’arrêt, on demandera à nos enfants et petits-enfants de travailler jusqu’à 70 ans, puis 75 ou de se rendre à un guichet d’assurances privées s’ils veulent avoir un peu d’argent pour leurs vieux jours.
 
C’est d’autant plus incompréhensible qu’aujourd’hui les séniors, dès 55 ans, ne trouvent plus d’emploi, doivent être pris en charge par l’assurance chômage tout en étant accusés d’être des « assistés » ! Déjà, l’espérance de vie en bonne santé est de 64 ans pour les hommes et de 66 ans pour les femmes. Pire encore ! Parmi les 5% des hommes les plus pauvres, le quart est déjà décédé avant 62 ans. Il convient donc de prendre la contre-offensive.
 
L’anomalie, ce ne sont pas les régimes dits « spéciaux ». Elle réside plutôt dans le fait que tous les salariés ne soient pas alignés sur ces régimes de « salaire continué ». Une autre logique doit être portée avec force dans le débat public. Une vraie réforme progressiste, positive, partant de la vie humaine, valorisant l’apport des retraités au bien collectif. Celle-ci comporterait des droits et des pouvoirs nouveaux pour tous les travailleurs, avec un retour de l’âge ouvrant droit à la retraite à 60 ans à taux plein, en partant du niveau d’un SMIC à 2000 euros brut mensuel.
 
Celles et ceux qui sont astreints à des travaux pénibles doivent pouvoir accéder à la retraite plus tôt à 55 ans. C’est possible avec la mise en œuvre de l’égalité femmes / hommes, la fin des exonérations de cotisations sociales pour les employeurs, la fin des bas salaires et de la précarité, l’élargissement de l’assiette des cotisations sociales aux dividendes, aux revenus tels ceux de l’intéressement, à l’épargne salariale, aux plates formes exploitant des salariés déguisés en entrepreneurs.
 
Une autre réforme est donc possible et nécessaire. La vie humaine et tout ce qui concourt à son émancipation sont infiniment supérieurs à la promotion des marchés financiers.
 
Pour s’assurer qu’il n’en soit pas question dans le débat public et pour faire taire toutes voix discordantes dans sa majorité, le président de la République brandit la menace d’une dissolution de l’Assemblée nationale. Il envoie un avertissement aux partis de la droite parlementaire qui ont déclaré qu’ils ne voteraient pas une motion de censure et dont certains vont devoir retrouver les électeurs lors des élections législatives partielles qui se profilent.
 
Voilà le terrible aveu ! Il fait ainsi des députés « Les Républicains », dont la candidate à l’élection présidentielle a réalisé moins de 5% des voix, et du Sénat ses garants, afin de réussir ce coup de force contre les travailleurs et les générations futures. Ne laissons pas faire !
 
 
Vous souhaitant une bonne semaine, je vous adresse mes amicales salutations.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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© 2020 Patrick Le Hyaric
 
 
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