Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
avec marx
26 août 2022

Patrick Le Hyaric - La lettre de Patrick Le Hyaric - 09:36 (il y a 6 minutes)

1 sur 40 709
Tout imprimer
Dans une nouvelle fenêtre

La lettre de Patrick Le Hyaric

Boîte de réception
Patrick Le Hyaric <lettre@patrick-le-hyaric.fr> Se désabonner
09:36 (il y a 6 minutes)
 
À moi
http://patrick-le-hyaric.fr/
 
La Lettre du 26 août 2022
patrick-le-hyaric.fr/
 
 
 
Facebook
Twitter
Youtube
 
 
En début de semaine prochaine, mon livre « Les raisons de la guerre en Ukraine-Pour une sécurité humaine globale » est en vente.
On pourra l’acheter sur demande dans les librairies dès le milieu de la semaine prochaine et chez un grand nombre de marchands de journaux dès mercredi prochain.
On peut se le procurer aussi sur la plateforme numérique de l’Humanité.
 
 
Au sommaire :
Après l'introduction
24 février 2022 : un basculement
Les arguments du pouvoir russe
Le capitalisme c’est l’insécurité mondiale
Pour un monde commun : pour une sécurité humaine globale
 
 
Bonjour à chacune et chacun,
 
Cette rentrée de septembre est emplie d’anxiété pour les jeunes et les familles populaires. Comment affronter les mois qui viennent alors qu’il est difficile de prévoir jusqu’où iront les hausses des prix de l’alimentation ou de l’énergie ? Où en serons-nous en décembre ? Telles sont les questions que se posent des millions d’entre nous. Pour ajouter à cette anxiété, un hebdomadaire fait sa UNE cette semaine avec cet incroyable titre : « Y aura-t-il de l’électricité à Noël ?» Incroyable et pourtant on se pose sérieusement la question en haut lieu. À force d’affaiblir EDF, au nom des directives européennes et du dogme du « tout privé » voilà où on en est.

La rentrée scolaire coûte cette année encore plus cher pour les familles. À ces difficultés qui s’aggravent s’ajoute un climat anxiogène, lié aux dérèglements climatiques et à la poursuite de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, qui tourne de plus en plus en une guerre Russie / OTAN. Au lieu d’appeler au débat sur les causes profondes de cette situation en se remettant en cause, le Président de la République cultive ce climat pour faire accepter les événements comme une sorte de fatalité qu’il faudrait affronter tous ensemble en se serrant les coudes. Or, il y a bien des responsabilités dans les polycrises que nous subissons. La loi du profit au détriment des hommes et de la nature, la liberté laissée aux marchés financiers, la militarisation des relations internationales, la guerre sociale menée par le grand capital et ses fondés de pouvoir depuis les années de la contre-révolution conservatrice reaganienne, sont autant de choix faits par le système capitaliste financiarisé qui seul domine toute la planète. Pour les poursuivre, le Président de la République appelle toutes les Françaises et tous les Français à collaborer, non pas pour sortir des difficultés, mais pour sortir un système capitaliste au bout du rouleau de ses difficultés. C’est le sens de son appel à « l’unité nationale » lors du dernier conseil des ministres. Son « unité nationale », c’est l’unité des travailleurs avec ceux qui les exploitent. Une unité nationale pour accepter des sacrifices comme M. Macron l’a expliqué lors de son entretien du 14 juillet puis dans un discours à Bormes-les-Mimosas et lors de ce conseil des ministres, ouvert, comme par hasard, aux micros et caméras. Citons-le : « Notre liberté, le régime de liberté de vie dans lequel nous nous sommes habitués à vivre a un coût. Et, parfois il faut le défendre, cela peut supposer des sacrifices, d’aller au bout de certaines batailles à mener… La situation que nous vivons a un coût... Les combats que nous avons à mener, culturels, de civilisation ; technologiques et économiques nous ne les gagnerons que par des efforts. » Il prépare donc du sang et des larmes et demande de l’accepter au nom de « l’unité nationale ».
 
En vérité, il demande des sacrifices aux travailleurs et travailleuses qui n’en peuvent déjà plus pour maintenir le taux de profits des firmes capitalistes et la goinfrerie spéculative des marchés financiers. Évidemment, cela sera maquillé derrière la nécessité d’améliorer le climat et la nature ou de défendre la paix alors que notre pays est déjà engagé sous les fanions de l’OTAN dans la guerre avec la Russie. Au lieu de ce suivisme derrière les États-Unis, la France et l’Union européenne devraient, en lien avec le Secrétaire général de l’ONU, œuvrer à la fin de la guerre et agir sans relâche pour obtenir une conférence qui s’attache à la signature par toutes les parties d’un traité de sécurité collective en Europe.

Ce nouveau cadre politique que les droites et le pouvoir installent vise aussi à accabler le monde du travail et de la création de tant de difficultés nouvelles à venir qu’il pourrait y trouver des raisons de se résigner. C’est dire combien il est important de mettre à nu les objectifs des puissants, mais aussi combien leur situation est fragile et que des reculs importants peuvent leur être imposés. Dans cet esprit, c’est dire combien une grande fête de l’Humanité serait une contribution de valeur à la sortie d’une ambiance « anxiogène » avec son programme culturel et artistique hors pair, ses espaces de fraternité et de solidarité sans égal, un lieu de combats contre celles et ceux qui font tant de mal au pays et au monde.
 
Dans cette bonne humeur festive se dérouleront des dizaines de débats et de rencontres dans lesquels on pourra tracer ensemble, par-delà nos opinions et nos votes, des perspectives transformatrices tournant le dos au capitalisme. Parce qu’elle est la fête de toute la gauche et au-delà des humanistes et des pacifistes, la fête de l’Humanité permettra de faire le plein d’idées nouvelles, le plein d’espoir. On peut la faire connaitre. On peut proposer partout en famille, dans le quartier, au travail le bon de soutien à l’Humanité qui donne le droit d’entrer à la fête durant trois longues journées, qui comme d’habitude laisseront tant de souvenirs inoubliables.
 
 
Les travailleurs du Royaume-Uni ouvrent la voie

Les mouvements sociaux au Royaume-Uni sont-ils les prémisses d’un mouvement plus large encore dans tous les pays européens contre les hausses de prix et le blocage des rémunérations au niveau de l’inflation, voire en dessous ? Sur fond d’instabilité politique, alors que le parti conservateur choisit un successeur à l’inénarrable Boris Johnson et que le Parti travailliste est très haut dans les sondages, le mouvement unitaire qui se déploie au Royaume-Uni doit être regardé avec sérieux. Désormais, après les cheminots, les conducteurs de métro et de bus, ce sont les dockers qui sont en action. Les enseignants, les médecins, les avocats, les infirmières se préparent à entrer eux aussi dans la lutte.

Près de la moitié des Britanniques ont déclaré avoir des difficultés à payer leur facture d’énergie ce mois d’août. Et, selon la Banque d’Angleterre, l’inflation pourrait atteindre 13% d’ici la fin de l’année. En Angleterre comme en France, ce sont les mêmes logiques à l’œuvre : pression sur les salaires et les conditions de travail alors que les actionnaires se goinfrent. Au port de Felixstowe où les dockers sont en grève, plus de 100 millions d’euros durant la période du Covid ont été versés aux actionnaires. Voilà ce que la classe ouvrière et avec elle, une multitude de travailleurs dans les services ne supportent plus là-bas comme ici !
 
En Espagne, en Italie, au Portugal, les gouvernements ont d’ores et déjà dû en tenir compte. C’est une bonne nouvelle. On peut se préparer à réussir les deux grandes journées d’action syndicale programmées les 22 et 27 septembre. Avant cela, la fête de l’Humanité sera le grand espace de convergence des réflexions et des luttes pour une autre société, un autre pouvoir.
 
 
 
Sobriété : pour qui ?

Cet été, les effets des dérèglements climatiques sont sortis des rapports d’experts et des grandes conférences internationales pour impacter directement, parfois durement, la vie quotidienne de chaque famille. Certaines d’entre elles ont été endeuillées, d’autres ont perdu leurs maisons et leurs biens. D’autres encore, comme les paysans-travailleurs, subissent de considérables dégâts et de nouvelles chutes de revenu. C’est comme si la nature se rebellait. L’orage et l’ouragan, la pluie violente et la sécheresse, la canicule et le feu défient et dominent l’être humain !

Une partie essentielle des causes de ces bouleversements climatiques est connue. Elles ont été analysées par de nombreuses recherches et rapports scientifiques. Les conférences internationales sur le climat ont sonné l’alarme. Ces dérèglements et ces catastrophes climatiques sont le résultat d’un mode de production et de modes de transport très gros consommateurs d’énergie carbonée. Ainsi, on surproduit ailleurs des marchandises qu’on envoie ici en faisant voguer sur les mers d’énormes cargos, grâce aux « traités de libre-échange » et à la libéralisation du commerce mondial. À l’origine de ce mode de « développement » néfaste, on retrouve la compétition entre multinationales capitalistes basée sur une mise en concurrence des travailleurs et leur surexploitation aggravée notamment dans des pays exportateurs.

Et, que dire des choix conduisant à supprimer des trains de nuit pour favoriser l’avion et le camion contre le fret ferroviaire de la SNCF. On le voit ici, les enjeux écologiques et les enjeux sociaux ont, non seulement partie liée, et ils entrent ensemble en contradiction avec la domination du travail salarié par le capital privé.

Seulement, après avoir soutenu, poussé à l’extrême ce système de prédation des êtres humains et de la nature, voici que les dirigeants des multinationales et les responsables politiques à leur service invoquent maintenant une nécessaire « sobriété ».

Des émissions de radio et de télévision y sont consacrées. Des ministres font la morale et donnent leurs bons conseils aux populations. Loin de moi l’idée selon laquelle il ne faudrait pas agir individuellement. Mais il faut de toute chose prendre la mesure et situer les responsabilités. Pourquoi nous demander de rester moins longtemps sous la douche alors que les pertes d’eau potable par les canalisations usées, non entretenues, avoisinent les 20% des quantités d’eau en circulation ? Pourquoi les multinationales qui se sont accaparées le « marché » de l’eau ne sont-elles pas mises à contribution pour réduire les fuites et sont-elles exonérées de leurs responsabilités, sinon pour préserver leurs juteux profits ?

Selon les services français des données et études statistiques, l’intensité énergétique des habitations est bien loin de celle des transports et de l’industrie cumulée. De quoi et de qui parle-t-on donc exactement ? De la sobriété, mais pour qui ? De nouvelles privations pour les millions de celles et ceux qui souffrent déjà de précarité énergétique dans des logements inadaptés à une vie normale, même sans canicule ou grand froid ? Des millions de personnes qui ont recours aux paniers alimentaires du Secours populaire ou des Restos du cœur ? Allons donc !

Douze millions de nos concitoyens ont aujourd’hui des difficultés pour se nourrir, se loger, se déplacer ou se soigner par manque de ressources financières.

En vérité, le pouvoir prépare, à la faveur des modifications climatiques, de la guerre en Ukraine et de l’augmentation du budget militaire, et de la fameuse dette à rembourser, une nouvelle purge sociale. Bien sûr, les gros patrimoines et les propriétaires de capital qui se glorifient chaque jour de la florissante santé de la Bourse de Paris sont épargnés. Les mêmes qui utilisent leur jet privé et dont les grands yachts rentrent pour la fin de la saison à leurs ports d’attache. Telle est la signification de l’appel aux sacrifices du président de la République qui demande « d’accepter de payer le prix de nos libertés et de nos valeurs » et à cet effet retrouve des accents churchilliens, comme si notre pays était sous les bombes !

L’Agence internationale de l’énergie et les experts du GIEC, appellent à renoncer à l’extraction fossile afin de rester sous la barre de 1,5 °C de réchauffement climatique. Qu’à cela ne tienne : le Groupe Total, dont le PDG est signataire d’une tribune avec celui d’EDF et d’Engie appelant à la « sobriété énergétique », veut ouvrir 400 puits de pétrole et construire un gigantesque oléoduc entre l’Ouganda et la Tanzanie. Ce projet risque d’émettre 34 millions de tonnes de CO2 par an et traversera 16 aires naturelles protégées. Soulignons que la réduction de moitié de l’éclairage public extérieur ne représenterait que 0,5% de ce qu’émettra ce projet baptisé EACOP. Celui-ci risque de contaminer les deux plus grandes réserves d’eau douce d’Afrique de l’Est, les lacs Victoria et Albert. En conséquence, l’accès à l’eau douce et à la nourriture deviendrait impossible pour plus de 40 millions de personnes. Mais ce sont des lampadaires dont préfèrent parler les médias autorisés !

Il n’y a aucune police, aucune justice pour faire respecter les décisions des conventions pour le climat et la protection de la vie humaine et animale. Seuls comptent les profits et les surprofits de ce groupe pétrolier que défendent ces ministres qui viennent ensuite expliquer à celles et ceux qui n’ont rien… qu’il n’y a rien de plus urgent que de s’engager dans la « sobriété ».

On encourage, à juste titre, les foyers à trier leurs déchets, mais rien n’est fait pour réduire le suremballage des produits qui détruit les arbres, dissémine des plastiques dans les sols, les eaux et les organismes… Rien n’est fait pour limiter le pillage des ressources dans les sols et les océans, l’extraction des métaux rares… Rien n’est fait pour cesser le pompage des nappes phréatiques, pour mettre un terme à la grande pollution de l’eau mondiale par la grande industrie du vêtement qui en même temps exploite tant de travailleuses et de travailleurs au Bangladesh et ailleurs.

Il y a urgence désormais. Un nouveau projet mondial de développement commun est à engager. Sur deux jambes : changer les modes de production pour économiser l’énergie implique, en même temps, un nouveau pacte social comprenant, notamment, la réduction du temps de travail, une nouvelle sécurité sociale globale garantissant un travail mieux rémunéré et une activité à chacune et chacun.

Un tel projet, inscrit dans une nouvelle planification sociale et écologique, doit prendre en compte l’action pour les nécessaires égalités et les développements des territoires, avec un maillage fort de services publics humanisés, démocratisés et modernisés.
Parler de sobriété à celles et ceux qui peinent alors que, selon Greenpeace, soixante-trois milliardaires français émettent autant de CO2 que le Danemark, la Finlande et la Suède réunis, relève de l’indécence et du mépris.

L’empreinte carbone d’un seul individu appartenant à la « petite » classe des 1% les plus fortunés est treize fois supérieure à celle des 50% les plus modestes, en raison des différences de mode de vie.

Le progrès écologique est aussi au cœur de la lutte des classes. Il passe par un mariage avec le progrès social et démocratique que seul le dépassement du capitalisme peut permettre. S’y engager, telle est l’urgence de notre époque. Ces enjeux, avec le combat pour la paix, seront au cœur des débats et des événements de la grande Fête de l’Humanité, les 9, 10 et 11 septembre prochains sur la Base 217 du Plessis-Pâté, près de Brétigny-sur-Orge, dans le département de l’Essonne. Venez-y en force avec vos idées, pour les partager, les confronter, les enrichir et faire le plein de fraternité, de projets et de force pour mener les combats nécessaires au service du plus grand nombre.
 
 
 
 
Canicules et sécheresse : un prix colossal
 
Il sera intéressant d’étudier le rapport sur les effets de la sécheresse que s’apprête à publier la commission européenne. Les paysans-travailleurs, comme les ouvriers du bâtiment ou celles et ceux qui font vivre l’économie de la montagne en connaissent pour eux-mêmes les redoutables conséquences. Pour certaines familles cet été a viré au cauchemar.
 
Pour lire l'édito
 
 
LA TERRE N°7: “Se nourrir : à quel prix ?”
 
Au sommaire :
-Que se cache-t-il derrière la hausse des prix ?
-Prix à la production, prix à la consommation
-Bio ou agroécologique ?
-Conjurer la malédiction de la sécheresse
-Paroles de jeunes agricultrices et agriculteurs
-Sept produits à manger et à boire dans les Hauts-de-France
-« La carte routière, ringarde, moi, jamais... »
-Le saviez-vous ? La soie, un fil aux mains d’or
 
 
Commander
 
 
Travailler Au Futur N°10

LA RETRAITE C’EST LA VIE !
Notre sondage TAF/IFOP exclusif : 55% des Français pour la retraite à 60 ans.
L'analyse de Frédéric Dabi GROUPE IFOP - Les points de vue des confédérations syndicales, CFDT, CGT, Cfe-Cgc , Force Ouvrière.

SANTÉ ET TRAVAIL SONT INTIMEMENT LIÉS. Véronique Daubas Letourneux, autrice de « Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles » - Le parcours d’Eddy, inapte définitif à 26 ans - Apprentissage. Prévenir les risques du métiers - Droit. Une nouvelle loi en trompe l’oeil - Sterdyniak Jean-Michel, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la santé au travail - Guingamp. L’Ehpad aux soignants heureux - Hamama Bourabaa et Jean Luc Maletras. Rendre le soin aux soignants - BTP. 200 morts par an. Par Frédéric Mau pour la CGT, construction, bois et ameublement.
 
 
Commander
 
 
Je vous souhaite une bonne fin de semaine.
Amicalement,
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
Vous pouvez partager cette Lettre autour de vous comme outil de débats
 
 
 
Voir la version en ligne
 
 
Pour m'écrire:
L'Humanité - Patrick Le Hyaric
5, rue Pleyel - immeuble Calliope
93528 Saint-Denis cedex
01 49 22 72 18
Facebook
Twitter
Instagram
Youtube
 
 
© 2020 Patrick Le Hyaric
 
 
Cet email a été envoyé à michel.peyret@gmail.com.
Vous avez reçu cet email car vous vous êtes abonné à la Lettre de Patrick Le Hyaric.
 
Publicité
Publicité
Commentaires
avec marx
Publicité
Archives
Publicité